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Direction de l'action
sociale
Sous-direction de la réadaptation,
de la vieillesse et de l'aide
sociale
bureau RV 2
AS 3 34 |
NOR : MESA0030239C
(Texte non paru au Journal officiel)
Date d'application : immédiate.
Pièces jointes :
4 annexes
;
Liste des 25 sites expérimentaux retenus pour l'année 2000 ;
Cahier
des charges sommaire ;
Note sur la coordination gérontologique : évolution et
enjeux ;
Fiche questionnaire de présentation des CLIC.
La ministre de l'emploi et de la solidarité à Madame et Messieurs les préfets de région (directions régionales des affaires sanitaires et sociales [pour mise en oeuvre]) ; Mesdames et Messieurs les préfets de département (directions départementales des affaires sanitaires et sociales [pour mise en oeuvre])
La clôture des travaux de l'année internationale des personnes âgées
(AIPA) en France a été l'occasion d'affirmer le soutien à domicile comme l'axe
prioritaire de la politique en direction des personnes âgées, de souligner la
nécessité d'en repenser les moyens et de concourir à leur mise en cohérence au
travers de la création d'un réseau de coordination gérontologique organisant le
maillage du territoire national à partir des échelons de proximité.
Rester à
son domicile aussi longtemps qu'elle le souhaite et qu'elle le peut est un droit
qui doit être garanti à toute personne âgée. Il implique une approche globale et
personnalisée de son besoin d'aide et des évolutions que nécessite son
environnement. Le maintien à domicile passe, bien sûr, par la coordination des
aides, des services et des soins mais il doit tendre tout autant à la
préservation de la qualité de vie, indissociable du maintien du lien social et
des échanges avec la « cité », au-delà du domicile strictement délimité, pour
continuer précisément à se sentir « chez soi ». Les centres locaux d'information
et de coordination (CLIC) ont une vocation pluridisciplinaire qui prend en
compte tous les aspects de la vie quotidienne des personnes âgées, qu'ils
touchent aux soins, à l'accompagnement de la personne, à la qualité et au
confort d'usage du cadre bâti (environnement/habitat) mais aussi à la vie
sociale, culturelle et citoyenne.
Lors de sa déclaration sur l'avenir des
retraites le 21 mars dernier, le Premier ministre a confirmé cette
orientation, tout en en précisant la dimension stratégique par l'annonce d'un
plan pluriannuel de création d'un millier de CLIC pour couvrir l'ensemble du
territoire à un horizon de cinq ans.
Il s'agit par conséquent d'un dispositif
à double détente, reposant sur une démarche pragmatique : une phase
d'expérimentation et d'observation en 2000 - à partir de 25 sites
pilotes recevant un financement ou un co-financement de l'assurance
maladie - débouchant sur une phase directement opérationnelle, dès 2001 et
sur cinq ans - à raison d'environ 200 CLIC nouveaux par an, avec un
financement de l'Etat inscrit en loi de finances - pour structurer un
véritable réseau national articulé sur les bassins de vie et correspondant à une
organisation cohérente du territoire local et départemental.
La présente
circulaire - dont l'annexe 3 revient sur les enjeux de la
coordination - détaille les modalités de la campagne engagée cette année et
fixe la dynamique pour les années suivantes dans un contexte de réforme de la
prise en charge des personnes âgées dépendantes, à domicile comme en
établissement.
I. - LE CONTEXTE ET LA DÉMARCHE DE COORDINATION
De nombreux éléments existent. Certaines coordinations sont
connues et se sont pérennisées après avoir été sélectionnées dans le cadre des
appels d'offres lancés notamment par la Fondation de France dans les années 1980
et plus récemment par la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAVTS) à
partir de 1993. Les schémas gérontologiques intègrent désormais les notions de «
territoire », de « bassin de vie » et de « secteur » pour appréhender les
besoins en équipements et services. D'autres coordinations fonctionnent de façon
plus empirique, moins structurée, sans modèle de référence.
Il est possible
d'aller plus loin, d'amalgamer les expériences diverses en développant une
démarche de coordination gérontologique consistant à créer des lieux regroupant
l'ensemble des réponses disponibles dans les domaines social, sanitaire et dans
celui de l'habitat : les CLIC. Dès à présent, il est possible d'esquisser ce que
pourraient être ces lieux d'information et d'intervention coordonnée.
1.1. Le cahier des charges sommaire pour la réalisation d'un « CLIC » (annexe 2)
Fixe un cadre de référence mais cette nécessaire formalisation doit proposer une approche pluraliste des formes d'organisation et de fonctionnement des coordinations tant les situations concrètes sont riches de diversité. Les CLIC doivent contribuer à la mise en cohérence des dispositifs existants et non les réinventer ou s'y substituer : ici, ils accueilleront le point retraite de la CRAM ; ailleurs, le service social de la CRAM pourra constituer le point d'ancrage d'un CLIC.
1.2. L'objectif est d'accueillir sous le label « CLIC » la
diversité des situations
et des choix organisationnels existants
Modèle « guichet unique » qui rassemble en un lieu unique l'ensemble des missions ou modèle « à têtes de réseau » qui repose sur des professionnels dont la mission de coordination s'ajoute à leur mission principale, moyennant certains éléments constitutifs intangibles, pour donner cohérence à la mise en place d'un réseau national, connu des usagers, bien identifié, faisant l'objet, à terme, d'un répertoire national décliné par département.
La réussite d'un projet de coordination nécessite, en effet :
la délimitation d'un territoire, un local identifiable, une pérennité des moyens ;
des outils communs : dossier unique, cahier de liaison, grille d'évaluation, rencontres régulières entre les intervenants ;
un partenariat : expérience et volonté de travail en commun concrétisées par un comité de pilotage qui rassemble toutes les parties prenantes.
1.3. La coordination doit s'attacher à résoudre les situations
complexes
et/ou urgentes dans une logique d'intervention de proximité
Le développement d'activités de prévention et d'accompagnement de
la perte d'autonomie, l'apparition et l'aggravation de la dépendance - au
stade du risque comme à celui de son expression pathologique - appellent
une organisation cohérente : une coordination. Elle n'a pas forcément vocation à
traiter toutes les situations. En tout état de cause, avant même l'octroi d'une
prestation, ce qui fait défaut actuellement c'est un lieu de proximité,
facilement repérable où exposer ses inquiétudes et obtenir des informations et
des conseils appropriés ainsi que les aides correspondant à ses besoins.
Une
coordination - ou un réseau - se caractérise par un ensemble plus ou
moins vaste de missions, étant entendu qu'il revient à chaque projet de choisir
de mettre en oeuvre tout ou partie de cet ensemble :
information des personnes âgées et de leur famille ; des professionnels ; (sur les droits et démarches, sur les dispositifs et moyens existants en matière sociale, de santé, d'habitat...) ;
orientation de la personne âgée dans un dispositif d'offre de prestations, sur la base d'une définition préalable des situations complexes ou urgentes qui sont du ressort de la coordination ;
évaluation des besoins en tenant compte des désirs, des préférences, de l'environnement de la personne - ce qui justifie la visite d'évaluation au domicile - et élaboration d'un projet d'accompagnement et de soins par une équipe médico-sociale qui comprend au moins un médecin ;
construction des rapports contractuels avec les personnes âgées et leur entourage afin de recueillir leur adhésion et de leur garantir des prestations sociales et médicales en relation avec les différentes formes institutionnelles d'accueil et d'hébergement ;
mise en oeuvre du plan d'aide individualisé ;
suivi et adaptation du plan d'aide individualisé ;
formation et échange sur les pratiques, incluant l'aide aux aidants ;
contribution à une mission d'observatoire avec l'objectif de rendre l'information accessible, homogène et ordonnée, de constituer des recueils de cas, d'en faire et d'en diffuser l'analyse.
II. - PHASE D'OBSERVATION : MISE EN PLACE DE 25 « CLIC » PILOTES EN 2000
2.1. Le scénario retenu pour l'année 2000 a consisté à
désigner
nationalement 25 sites pilotes, pré-fléchés, constituant un «
observatoire »
A partir de leurs actions, il est ainsi prévu de concevoir un cahier des charges national plus élaboré et de définir un appel à projet détaillé. Ces documents devront être disponibles en janvier 2001 pour lancer, à cette date, un véritable appel d'offres et passer à la phase de labellisation et de financement à grande échelle que vient d'annoncer le Premier ministre.
La
version détaillée du cahier des charges constituera un référentiel et une grille
d'analyse à la disposition des services déconcentrés pour les opérations de
labellisation à intervenir.
Chacun des 25 sites a été destinataire d'un
cahier des charges sommaire définissant les missions, les compétences et les
éléments constitutifs d'un centre local d'information et de coordination.
Il
a été invité à préciser à vos services les termes de son projet pour
l'exercice 2000, notamment les actions qu'il entend développer
spécifiquement : systèmes d'information, volet de l'aide aux aidants naturels,
programme d'adaptation du logement, formation des intervenants professionnels
et/ou familiaux, programme spécifique de prise en charge des personnes atteintes
de la maladie d'Alzheimer et d'autres dégénérescences séniles, ou encore travail
sur les modes d'accueil familial ou intermédiaire, etc.
Chaque dossier devra
être accompagné du budget prévisionnel 2000 et faire apparaître notamment
le coût des actions dont le financement est demandé sur les crédits inscrits au
titre de l'expérimentation des CLIC dans la loi de financement de la sécurité
sociale pour 2000.
Vous inciterez à la conduite d'actions particulières
notamment en matière d'adaptation du logement, de modes d'accueil intermédiaires
et d'aide aux aidants ou en fonction de besoins non couverts localement.
2.2. Une enveloppe de 12,5 MF est consacrée, au titre de
l'assurance maladie,
à l'expérimentation des 25 CLIC désignés sites
pilotes en 2000
Les projets et les budgets correspondants, préalablement débattus
et négociés avec vos services et pré-arbitrés, me seront communiqués sous le
présent timbre, assortis de votre avis, d'ici au 30 juin prochain, pour
validation définitive du volet financier dans le respect de l'enveloppe
disponible.
Par destination, ces crédits sont réservés exclusivement à des
dépenses de fonctionnement.
Vous vous assurerez que, quel que soit son statut
juridique, chacun des centres expérimentaux, s'il n'en est pas lui-même
gestionnaire, est adossé ou intégré à une structure susceptible de recevoir les
financements de l'assurance maladie : hôpital local, SSIAD, maison de retraite
médicalisée, ou CCAS gérant l'un de ces établissements ou services.
2.3. Constitution de groupes de travail interrégionaux
Afin de favoriser un véritable échange d'expériences, propice à une réflexion approfondie et à un travail concret sur le cahier des charges, afin d'organiser le suivi des actions et leur évaluation, un programme de réunions de travail interrégionales animées par la direction de l'action sociale (RVAS/RV 2) sera organisé dans les mois à venir, associant les promoteurs des sites pilotes et tous les partenaires concernés autour des DRASS et des DDASS participant à l'expérimentation. Le ministère du logement, la direction générale de l'urbanisme, de l'habitat et de la construction (DGUHC) et les services habitat des directions départementales de l'équipement (DDE) concernées ainsi que les CRAM en seront parties prenantes et y paticiperont.
à Nantes : DRASS de Bretagne et des pays de Loire ; DDASS des Côtes-d'Armor, d'Ille-et-Vilaine, du Maine-et-Loire et du Morbihan ;
à Paris : DRASS de Bourgogne, du Centre, d'Ile-de-France et du Nord - Pas-de-Calais ;
DDASS du Nord, du Pas-de-Calais, de Côte-d'Or, du Loiret, de la Nièvre et de l'Essonne ;
à Nancy : DRASS d'Alsace, de France-Comté et de Lorraine ;
DDASS du Doubs, de la Meurthe-et-Moselle, de la Moselle, du Bas-Rhin et du Territoire de Belfort ;
à Lyon : DRASS d'Auvergne, du Limousin et de Rhône-Alpes ; DDASS de l'allier, de la Correze, de la Creuse, de l'Ardèche, de la Loire et du Rhône ;
à Montpellier : DRASS d'Aquitaine, de Languedoc-Roussillon, de Midi-Pyrénées et de Provence - Alpes - côte d'Azur ; DDASS des Bouches-du-Rhône, de l'Hérault, du Lot-et-Garonne et des Hautes-Pyrénées.
2.4. Calendrier
Mai/Juin 2000 : contact des 25 sites CLIC :
identification des caractéristiques de chaque CLIC (fiche questionnaire annexe 4) par les DRASS/DDASS ;
communication des dossiers-projets et des budgets correspondants par les CLIC.
Juin 2000 : négociation - validation des projets et des budgets avec les 25 CLIC :
pré-arbitrage et avis DRASS/DDASS ;
mise en place du calendrier des réunions interrégionales.
Juillet 2000 : validation définitive des projets et de leur volet financier par la direction de l'action sociale :
notification des crédits ;
tenue d'une première réunion interrégionale.
Septembre/octobre 2000 : réunions de travail interrégionales.
Novembre 2000 : bilan d'activité des 25 sites expérimentaux
:
validation du cahier des charges détaillé et de la procédure de labellisation des CLIC dans le cadre du plan pluriannuel 2001/2005 ;
désignation d'un correspondant CLIC dans les DRASS/DDASS.
Décembre 2000 : publication du cahier des charges détaillé et de l'appel à projet pour la campagne de l'année 2001.
III. - LA PHASE
OPÉRATIONNELLE : UN PLAN PLURIANNUEL 2001/2005 POUR LA CRÉATION D'UN RÉSEAU
NATIONAL D'UN MILLIER DE CLIC
L'objectif est une extension rapide des CLIC de
façon à disposer, au tournant de l'année 2005, d'un réseau national
d'information et d'aide de proximité correctement implanté et clairement
identifié par les usagers comme le « lieu-ressource » où l'information dont ont
besoin les personnes âgées et leur entourage est disponible. Porter leur nombre
à 1 000 au cours des cinq prochaines années implique la création/labellisation
d'environ 200 structures nouvelles par an. L'expérimentation menée au cours
de l'année 2000 doit, également, s'accompagner d'une réflexion sur
l'organisation du réseau des CLIC, sur sa structuration, ses différents échelons
ainsi que sur les systèmes d'information dont il se dote. L'articulation, au
plan départemental, des CLIC avec les dispositifs de coordination gérontologique
existants devra également être réfléchie.
3.1. Une disposition stratégique et préalable : le découpage géographique
Une action cohérente sur le terrain implique sa mise en oeuvre sur
un territoire délimité. La zone d'attraction du CLIC est définie au niveau
infra-départemental : elle correspond au « bassin de vie » (canton, groupement
de cantons et/ou territoire d'action intercommunale, ville, quartier...) et peut
ne pas coïncider exactement avec les frontières départementales. Selon la
configuration locale, le CLIC concernera ainsi une population de l'ordre de 7000
à 10 000 personnes âgées de 60 ans et plus en milieu rural ou d'habitat
dispersé et de 15 000 en milieu urbain (la population de 60 ans et plus en
2005 est estimée à 12,6 millions de personnes).
Ce découpage
géographique devra éviter d'accroître l'hétérogénéité des multiples
sectorisations. Il devra également être arrêté en concertation avec les
différents partenaires et notamment avec le conseil général et le CROSS pour
être en cohérence avec les orientations du schéma gérontologique départemental.
L'agglomération, le canton ou le regroupement de cantons seront le périmètre le
plus fréquent d'une telle sectorisation en tenant compte des réalités de terrain
et notamment des formes de coopération inter-communale en voie de développement
rapide.
Si vous le jugez utile, vous avez toute latitude pour constituer, au
niveau du département, un comité de liaison des CLIC.
3.2. Un cahier des charges détaillé résultera de l'observation des 25 sites expérimentaux et de l'évaluation de leurs actions
Il servira de base à un appel à projet annuel au niveau de chaque
département et constituera une grille commune pour les opérations de
labellisation confiées aux DDASS/DDE ou, le cas échéant, aux comités de liaison
des CLIC précédemment évoqués, voire aux CROSS.
La délivrance du label CLIC
vaudra reconnaissance du rôle fonctionnel de la structure considérée, de la
réalité et de la qualité des services rendus et scellera son appartenance au
réseau national des CLIC.
En fonction de l'étendue des missions et des
services offerts, la labellisation se déclinera en trois niveaux :
label niveau 1 : il correspond aux missions d'accueil, d'écoute, d'information, de conseil et de soutien aux familles. Il suppose l'existence d'un local de permanence facilement repérable, d'un accueil téléphonique au-delà des heures ouvrables, d'une base de données compilant les demandes, les attentes, les besoins et les confrontant aux offres disponibles. Il doit proposer à la fois une information sur les aides et prestations disponibles ainsi que, chaque fois que possible, les dossiers de demande nécessaires à leur obtention et l'orientation de la personne âgée vers le dispositif d'offre de services approprié ;
label niveau 2 : il prolonge le niveau 1 par les missions d'évaluation des besoins et d'élaboration du plan d'aide personnalisé en concertation avec la personne âgée et son entourage. La palette de services qu'il propose est partielle - groupes de paroles, actions de formation - information, actions de prévention - et le suivi de la mise en oeuvre du plan d'aide, s'il existe, n'est pas systématique ;
label niveau 3 : il prolonge le niveau 2 par les missions de mise en oeuvre, de suivi et d'adaptation du plan d'aide personnalisé. Il aide à la constitution des dossiers de prise en charge. Il permet d'actionner les services de soins infirmiers à domicile, les services d'aide ménagère, l'accueil de jour, le portage des repas, les aides techniques, les services de transport, de menus travaux... Le partenariat avec les établissements sanitaires et médico-sociaux est formalisé par convention. La palette des services est complète, le suivi organisé, les situations d'urgence gérées.
A terme, c'est à ce niveau de labellisation que doivent tendre tous les CLIC.
L'ensemble des structures et réalisations attributaires du
label CLIC fera l'objet d'une large information par le biais de la publication
d'un répertoire national des CLIC décliné département par département. Cette
valorisation témoignera de la qualité des réflexions engagées et des services
dispensés par des structures et des organismes qui manifestent un savoir-faire
reconnu pour prévenir les placements intempestifs en institution, pour donner
aux personnes âgées les moyens de choisir en connaissance de cause leur mode de
vie, pour améliorer la qualité de leur prise en charge à domicile.
3.3. Un financement pérenne : 100 MF par an, de 2001 à 2005
Le plan pluriannuel de création de 1 000 CLIC à échéance 2005
sera financé sur le budget de l'Etat à compter de 2001, à raison de
100 MF/an au titre des mesures nouvelles.
Les CLIC, en effet, sont avant
tout des guichets de proximité, des lieux d'accueil, d'écoute, d'information et
leur co-financement relève, à ce titre, de crédits d'Etat du Titre IV
(subventions de fonctionnement) voire du Titre VI (équipements sociaux de
voisinage).
L'Etat n'a pas vocation à faire directement mais à inciter, à
mettre en cohérence, à garantir l'égalité d'accès et la pérennité de dispositifs
de prise en charge : ses apports financiers doivent aider à la diffusion de
formules de coordination de proximité éprouvées, susciter et structurer la
fédération d'un réseau national ; par conséquent l'ensemble des autres
financements disponibles devra être sollicité (CCAS, conseils généraux, caisses
de retraite, fonds d'aide à la qualité des soins de ville destinés aux réseaux
de soins coordonnés...) et le sera d'autant mieux que les partenaires auront la
garantie du respect de procédures et de bonnes pratiques, définissant les
comportements jugés par consensus comme ceux à suivre et à développer.
*
* *
Les mesures annoncées par le Premier ministre le 21 mars forment un tout et s'inscrivent dans une ambitieuse réforme de la prise en charge des personnes âgées. La transformation radicale de la prestation spécifique dépendance (PSD) pour fonder un nouveau droit, objectif, également mis en oeuvre sur l'ensemble du territoire et la mise en place, au cours des cinq prochaines années, d'un plan de médicalisation de 7,2 milliards de francs portant sur le doublement du rythme de création de places de services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et sur le renforcement des moyens des établissements d'hébergement dans le cadre de la réforme de la tarification donnent à la création des CLIC un relief particulier et en font un enjeu important pour la cohérence de l'ensemble. L'expérimentation conduite à partir des 25 sites pilotes s'inscrit pleinement dans ce cadre.
*
* *
Pour toutes informations complémentaires, je vous invite à vous
adresser à :
Mme Bony (Annick), Tél. : 01-40-56-85-78. télécopie : 01-40-56-87-79, messagerie : DAS-RV 2-SECR ;
Mme Bussière (Caroline), Tél. : 01-40-56-86-67, télécopie : 01-40-56-87-79, messagerie : DAS-RV 2-POL-STATS ;
Mme Langlois (Michelle), Tél. : 01-40-56-86-68, télécopie : 01-40-56-87-79, messagerie : DAS-RV 2-POL-STATS ;
Mme Roger (Sylviane), sur les questions relatives à l'habitat et à l'adaptation du logement et pour opérer la liaison avec le ministère du logement (DGUHC), Tél. : 01-40-56-86-78, télécopie : 01-40-56-87-79, messagerie : DAS/RVAS/ ROGER Sylviane.
Le directeur de l'action sociale,
P. Gauthier
ANNEXE
I
Centres locaux d'information et de coordination - CLIC
les sites
expérimentaux présélectionnés en 2000
1. L'association Collegram de Moulins (Allier).
2. Le centre
intercommunal solidarité et soutien à domicile de Lamastre, dans le cadre du
réseau info-services (RIS 07) (Ardèche).
3. La société provençale de
gérontologie, centre de coordination gérontologique en partenariat avec Médecins
du monde sur le quartier de Belzunce à Marseille (Bouches-du-Rhône).
4.
L'association Alp'âges coordination à Saint-Rémy-de-Provence
(Bouches-du-Rhône).
5. Le conseil général de la Côte-d'Or.
6. La
plate-forme info-services Guingamp, Mousteru, Pabu, Plousy. Ploumagoar,
Saint-Agathon (Côtes-d'Armor).
7. La préfecture de la Creuse
- constitution d'un pôle de compétences dans le domaine de la gérontologie
dans le département de la Creuse - en relation avec l'association de
soutien à domicile des cantons d'Ahun, Jarnages et Chénérailles.
8. Le centre
communal d'action sociale (CCAS) de Brive-la-Gaillarde (Corrèze).
9. Le
conseil général du Doubs et le bureau d'information gérontologique.
10. Le
bureau d'information et de coordination gérontologique (BIG) de Lunel
(Hérault).
11. Le conseil général d'Ille-et-Vilaine.
12. L'association
Arcadia (association roannaise du comité d'aide à domicile intergénération et
assistance), à Roanne (Loire).
13. L'association Agaroa (association
gérontologique de l'agglomération orléanaise réseau animation), à Orléans
(Loiret).
14. L'association Regain (retraite, espace, grand âge information),
à Agen (Lot-et-Garonne).
15. Le centre communal d'action sociale (CCAS)
d'Angers (Maine-et-Loire).
16. La direction départementale des affaires
sanitaires et sociales et le conseil général de Meurthe-et-Moselle, pour
développer les points accueil informations services (PAIS).
17. Le centre
communal d'action sociale (CCAS) de Lorient et le lieu d'accueil «
La Passerelle » (Morbihan).
18. L'association Amapa, à Metz
(Moselle).
19. L'association pour la création du pays Nivernais-Morvan (pôle
de coopération sanitaire et médico-sociale des huit cantons du pays
Nivernais-Morvan), à Château-Chinon (Nièvre).
20. Le centre communal d'action
sociale (CCAS) de Lille (Nord).
21. L'association Vic-Montaner Gérontologie,
à Vic-en-Bigorre (Hautes-Pyrénées).
22. L'association « Reso 3 », à
Strasbourg (Bas-Rhin).
23. La ville de Villeurbanne et l'Office
villeurbannais des personnes âgées et des retraités (Rhône).
24. Le conseil
général du territoire de Belfort et le centre communal d'action sociale (CCAS)
de Belfort.
25. La ville d'Athis-Mons et son réseau intercommunal
(Essonne).
ANNEXE II
CENTRES LOCAUX D'INFORMATION
ET DE COORDINATION
GERONTOLOGIQUE
CAHIER DES CHARGES
La capacité de coordonner les réponses apportées aux besoins de la
personne âgée isolée et/ou dépendante (comme de la personne handicapée) pour
continuer à vivre chez elle influencera de manière décisive la qualité de la
prise en charge et, partant, l'efficacité de la politique de maintien à domicile
de demain. La coordination est donc un enjeu majeur pour laisser aux personnes
âgées le libre choix de leur mode de vie et répondre à leur aspiration à vivre
chez soi.
Il convient de distinguer au moins trois niveaux de coordination
:
la coordination des financeurs et la planification relevant à priori du niveau départemental (elle est organisée par la loi du 24 janvier 1997) ;
la coordination des services à l'échelon infra-départemental ;
la coordination des intervenants autour de la personne prise en charge, quel que soit son lieu de vie.
Ce dernier niveau de coordination, dit de « coordination locale »
ou « coordination de proximité », vise à mieux répondre notamment aux besoins de
la personne âgée dépendante en réunissant autour d'elle l'information, les
moyens et surtout les services lui permettant de rester chez elle. Cette
coordination doit être articulée à une estimation des besoins de la personne et
à un recensement de l'offre en termes de services, de places, de
formation.
Le présent cahier des charges a pour objet de définir les missions
et compétences, les éléments constitutifs nécessaires, les modalités et le
niveau pertinents de fonctionnement d'une coordination de proximité, organisée
autour de la personne, dans le cadre du bassin de vie et visant à permettre une
prise en charge globale, telle qu'elle résulte du plan d'aide
individualisé.
L'objectif est d'aboutir au maillage, sur le territoire
national, de centres locaux d'information et de coordination gérontologique
(CLIC) ouverts principalement aux personnes âgées et à leur entourage, sans
considération de niveau de revenus ni de critères de santé ou de
dépendance.
Cela implique une démarche souple, décentralisée, diversifiée,
mais répondant à des principes communs clairement établis et définissant des
procédures et des outils.
POUR UNE MODÉLISATION : LE CENTRE LOCAL D'INFORMATION
ET DE COORDINATION GÉRONTOLOGIQUE (CLIC)
1. Organisation du CLIC
s'agir :
d'un service coordonné, à partir des services existants qui fonctionnent sur une zone géographique donnée, par le biais d'une convention ;
d'un service intégré, avec un gestionnaire unique de plusieurs services s'appuyant sur une structure telle que :
un hôpital (C.H., hôpital local, ...) ;
un centre communal d'action sociale ;
une collectivité territoriale ;
une association.
L'organisation de la coordination variera en fonction de la structure d'appui.
ou bien d'une structure spécifique de coordination des services intervenants.
Afin de tirer profit de la synergie qui résulte de la mise en commun de moyens et de services publics, et sans qu'il soit question de définir un statut unique ou contraignant, les CLIC peuvent parfaitement être intégrés, par voie de convention, aux nouvelles « maisons de services publics » visées par la loi n° 99-533 du 25 juin 1999 d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire - appellation qui recouvre les points publics en milieu rural et les plates-formes de services publics en milieu urbain - voire même en constituer à eux seuls. Ils peuvent aussi, sur un autre registre, permettre d'utiliser les locaux des services publics fermés ou menacés de l'être dans une perspective d'aménagement « social » du territoire et bénéficier ainsi d'une logistique existante.
2. Territoire couvert par le CLIC
Une action cohérente sur le terrain implique sa mise en oeuvre sur un territoire délimité. La zone d'attraction du CLIC est définie au niveau infra-départemental ; elle correspond au « bassin de vie » des usagers (canton, groupement de cantons et/ou de territoires d'action intercommunale, ville, quartier...) et peut transcender les frontières départementales. Selon la configuration locale, le CLIC concernera ainsi une population de l'ordre de 7 000 à 10 000 personnes âgées de 60 ans et plus en milieu rural et de 15 000 en milieu urbain.
3. Missions et compétences du CLIC
La coordination assure au minimum les trois fonctions suivantes
auxquelles peuvent s'ajouter deux autres compétences :
1. Lieu d'accueil de
proximité et d'écoute des personnes âgées et de leur entourage, elle assure un
rôle de soutien aux familles, soutien psychologique, entraide, groupes de
paroles, actions de formation...
2. Lieu d'information et guichet d'entrée
unique quelle que soit la nature de la ou des demandes, elle assure la mise à
disposition gratuite d'une documentation relative à l'ensemble du dispositif
d'aides existant (aide ménagère à domicile, garde à domicile, accueil de jour,
accueil temporaire, services d'urgence, portage de repas, adaptation du
logement, aides techniques, fiscalité, mesures de protection juridique,
animation, loisirs...).
Pour cela, un lien permanent avec les relais et lieux
d'information, s'ils sont distincts de la coordination, est indispensable : il
s'agit d'identifier clairement un lieu d'information des usagers et des
familles.
3. Lieu de coordination des dispositifs existants permettant
l'élaboration d'un plan d'aide pour les personnes âgées sur la base d'une
évaluation pluridisciplinaire (physique, psychologique, financière, sociale et
environnementale) dans leur lieu de vie par une équipe pluridisciplinaire
médico-sociale.
Ce plan d'aide personnalisé tient compte des aides
éventuelles déjà existantes ; il s'agit en effet de conserver autant que
possible les référents habituels de la personne lorsqu'ils existent. Le plan
d'aide veille également à prendre en compte les adaptations à apporter au
logement principal, rendues nécessaires par l'état de la personne et qui doivent
privilégier la valeur d'usage des équipements de la vie quotidienne.
Enfin,
la coordination peut également assurer les deux missions suivantes, en fonction
de son organisation :
4. Mise en oeuvre des aides et coordination des
intervenants : il sera porté une attention particulière à la façon dont la
coordination s'est organisée pour apporter, en termes d'aide, des réponses dans
l'urgence, exemple : garde de nuit pour éviter une hospitalisation dans de
mauvaises conditions, intervention immédiate d'une aide à domicile...
5.
Suivi du plan d'aide et adaptation de la prise en charge en fonction de
l'évolution des besoins de la personne.
Instance d'information, de conseil et
d'aide à la décision, le CLIC est ouvert à l'ensemble des personnes concernées
par le vieillissement et pas seulement à celles qui sont susceptibles de
bénéficier de prestations financières.
4. Professionnels partenaires ou pouvant être associés à la coordination :
- les assistants de service social (centre communal d'action
sociale, conseil général, CRAM, MSA...) ;
le médecin traitant/généraliste ;
les infirmiers (relevant d'un S.S.I.A.D. ou bien des libéraux) ;
le kinésithérapeute (mobilisation/marche, aide respiratoire) ;
les autres personnels para-médicaux (pédicures, diététiciens...) ;
les ergothérapeutes et les professionnels des aides techniques ;
les services d'amélioration de l'habitat et d'adaptation du logement ;
les services d'aide à domicile (aides ménagères, gardes à domicile, auxiliaires de vie... pour l'aide à la vie quotidienne) ;
les autres services de proximité : portage de repas et télé-alarme, petit bricolage... ;
les établissements sanitaires ou médico-sociaux : il convient de rechercher la collaboration avec ces institutions afin de préparer les entrées et sorties d'hospitalisation pour un bon retour à domicile, de réaliser des bilans/évaluation en ambulatoire et de développer l'hébergement temporaire et l'accueil de jour.
Sont également associés à la coordination, le cas échéant, les autres professionnels intervenants comme les délégués à la tutelle...
5. Modalités de fonctionnement :
- un lieu accessible, dont l'implantation est aisément repérable par l'usager et sa famille avec des horaires d'ouverture, notamment pour l'information par téléphone, suffisamment amples ;
Ces instances peuvent également servir pour l'aide à domicile des personnes handicapées quel que soit leur âge.
*
* *
Le présent cahier des charges vise à formaliser une typologie, à
dégager des critères et des principes communs et non à imposer un modèle unique
définitivement formalisé. C'est à partir de ce cadre qu'une dynamique doit
s'enclencher pour couvrir le territoire d'un millier de centres locaux
d'information et de coordination gérontologique (CLIC), dans un horizon de cinq
ans, ainsi que l'a annoncé récemment le Premier ministre.
L'observation des
25 sites expérimentaux créés en 2000 doit permettre d'approfondir la
réflexion et de stabiliser la doctrine, dans l'optique de la mise au point d'un
cahier des charges détaillé, disponible le 1er janvier 2001,
constituant une grille de référence pour la délivrance d'un label « CLIC » afin
de passer à la phase directement opérationnelle de labellisation et de
financement à grande échelle du plan pluriannuel.
ANNEXE III
LA COORDINATION GÉRONTOLOGIQUE
ÉVOLUTIONS ET
ENJEUX (1)
La coordination est un sujet difficile sur lequel les politiques
publiques marquent le pas depuis trente ans puisque le principe en était posé et
les modalités définies dans le « Rapport de la commission d'étude des problèmes
de la veillesse » plus connu sous le nom de Rapport LAROQUE (1962).
1. C'est
dans les années 1960 que sont posées les bases de l'action sociale
vieillesse.
Il est d'usage de considérer le rapport Laroque comme le texte
fondateur qui définit les principes qui la régissent encore aujourd'hui. Il
s'agissait déjà, en 1962, de mettre à la disposition des personnes âgées « un
ensemble coordonné de moyens et de services adaptés à leurs besoins ». Le
rapport préconise la coordination et précise les modalités de ce que pourrait
être son organisation :
2. Jusque dans les années 1970, la coordination gérontologique se
situe dans une logique de maillage du territoire.
La politique vieillesse et,
en particulier, les actions de maintien à domicile n'en sont qu'à leurs
balbutiements. Elles résultent en effet davantage d'initiatives disséminées
émanant « d'innovateurs périphériques » que des circonscriptions d'action
sanitaire et sociale, peu nombreuses à se préoccuper de la situation des
personnes âgées, du fait, entre autres choses, des missions prioritaires
concernant la famille et l'enfance fixées aux travailleurs sociaux et qui ont en
partie dissimulé les problèmes des isolés et notamment des personnes âgées.
Parallèlement, c'est le début de la crise, la tentative de maîtrise des coûts
sociaux et l'idée d'une rationalisation de l'action sociale.
Dans les
circulaires de 1972 et 1977, inscrites dans les VIe et VIIe plans, portant
sur le maintien à domicile et la participation sociale des personnes âgées, la
notion de secteur est fondamentale. La circulaire du 1er février 1972
détermine l'organisation et la réalisation d'un « programme finalisé pour le
maintien à domicile des personnes âgées » dont l'idée centrale réside dans la
détermination d'un certain nombre de secteurs sein desquels sont coordonnées et
éventuellement complétées les actions sociales relatives aux personnes âgées
- aide médicale à domicile, aide ménagère, foyers restaurants, clubs,
centres de jour... - La coordination de ces différentes actions, menées par
des institutions publiques ou privées (CCAS, associations...) intervient sous
forme de « contrats de secteur » conclus entre la DDASS qui en assure le
financement avec des crédits d'Etat et les organisations volontaires pour faire
fonctionner ces services.
Le VIIe plan - voté le 21 juillet
1976 - définit des « Programmes d'action prioritaires » et l'un d'eux, le
PAP 15, reprend quatre principes du programme finalisé : la notion de secteur
géographique, la coordination des aides, l'attribution de crédits d'Etat
subordonnés à la signature d'un « contrat de secteur » et la déconcentration du
rôle d'impulsion au niveau des régions.
Le PAP 15, explicité par la
circulaire du 28 janvier 1977, avait l'objectif d'établir, dans un secteur
géographique et démographique délimité, un réseau complet et coordonné
d'équipements et de services pour assurer le maintien à domicile du maximum de
personnes âgées. L'infrastructure d'aide à domicile évite le recours prématuré à
l'hébergement collectif réservé en priorité aux plus dépendants, incapables de
vivre de manière autonome. Elle est complétée par les services de soins
infirmiers à domicile institués par le décret du 8 mai 1981. Créés par le
préfet, en concertation avec la CRAM qui les finance, les SSIAD instaurent
l'infirmier coordonnateur.
Ainsi alors que les circulaires mettent l'accent
sur l'animation, la concertation, l'information, la notion de coordination
devient opérationnelle par l'intermédiaire de secteurs géographiques
c'est-à-dire d'espaces au sein desquels une articulation des actions
gérontologiques peut être mise en place afin de couvrir un territoire tout en
évitant les doubles emplois générateurs de dispersion et de coûts
supplémentaires.
Pourtant, peu de secteurs d'actions sectorisées ont vu le
jour dans le cadre du programmme d'action prioritaire du VIIe plan (P.A.P.
15).
Le modèle rationnel développant une conception fonctionnelle défendu
alors par le législateur n'est pas repris par les acteurs de terrain, quelle que
soit leur responsabilité.
3. La relance de la politique vieillesse en
1981-1982 constitue un autre temps fort pour la coordination qui devient une
notion clef de l'action sociale vieillesse.
La circulaire de septembre 1981
crée 500 emplois de coordonnateur dont la mission est d'assurer la liaison
entre les services et les établissements pour retraités et personnes âgées, à
l'échelon local, au niveau collectif. Ils doivent rapprocher les partenaires,
susciter l'amélioration des circuits d'information, d'examen des besoins, de
décision de prise en charge.
La circulaire Franceschi du
7 avril 1982 « Retraités et personnes âgées » traduit la volonté du
nouveau secrétariat d'Etat aux retraités et aux personnes âgées d'inscrire la
coordination au coeur de la politique vieillesse. Pour la mettre en oeuvre,
l'Etat s'appuie sur les 500 postes de coordonnateur fraîchement attribués
ainsi que sur la mise en place d'instances gérontologiques locales dont le
secteur d'intervention n'est pas pré déterminé : les secteurs d'action
gérontologique rassemblent responsables locaux, élus, CCAS, associations,
établissements regroupés ou non.
Par rapport à la période précédente, il y a
réellement la volonté de passer d'une logique administrative à une logique
partenariale. La concertation l'emporte sur la notion de secteur. Il est
désormais établi qu'une politique d'action sociale ne peut négliger la
complexité de la réalité sociale et, en particulier, la multiplicité des acteurs
gérontologiques.
Cependant, la relance de la coordination gérontologique à
partir de 1981 n'aura pas tous les effets escomptés. Le contexte dans lequel ont
été créés les postes de coordonnateur, c'est à-dire la priorité accordée par le
Gouvernement à la lutte contre le chômage et à la création d'emplois, a
partiellement vidé la coordination du sens que la circulaire de 1982 entendait
impulser : le rapprochement contradictoire entre une logique économique et une
logique sociale n'a pas permis de ménager le temps de concertation indispensable
à l'émergence d'une véritable coordination.
4. Si la coordination est un
leitmotiv que l'on retrouve dans les principaux textes de l'action sociale
vieillesse, du rapport Laroque à la circulaire « Retraités et personnes âgées »
de 1982, force est de constater qu'on trouve, dans ces mêmes textes, une
incitation à la multiplication de nouveaux services qui font de ce secteur un
secteur dispersé, comme le note Bernadatte Veysset-Puijalon.
Les différentes
circulaires (1972, 1977, 1982) ont d'ailleurs une présentation qui tient du
catalogue et énumèrent tout ce qu'il est possible de créer : le client cherche
l'article qui lui convient le mieux : de l'aide ménagère aux soins à domicile en
passant par l'adaptation du logement, le portage de repas, les transports etc...
Cette dispersion tient à « la dérive d'une politique globale de la vieillesse
vers une simple politique segmentaire du mode de vie » selon l'expression
d'Anne-Marie Guillemard. Malgré les souhaits de Pierre Laroque, aucun dispositif
global n'a été mis en place au départ. Faisant le bilan de la politique de la
vieillesse en 1989 (« Evolution de la politique de la vieillesse ») Pierre
Laroque dresse le bilan en ces termes : « équipements différents, personnels
plus nombreux... L'ensemble de ces éléments ne constitue pas une politique
globale ».
En l'absence d'un dispositif global, on a assisté à un
développement empirique et anarchique. Les initiatives sont parties de la base :
associations, individus cherchant à répondre localement à un besoin précis, non
satisfait, au travers de montages souvent fragiles. Et l'action de l'Etat a
relevé davantage de la diffusion de la dispersion et du foisonnement que de
l'organisation, de l'accompagnement que de la maitrise d'un processus. Les
incitations à la création de nouveaux services ont eu des origines diverses :
besoin non couvert donnant lieu à un service spécifique nouveau, plutôt que de
réaménager l'existant ; priorité de la lutte contre le chômage poussant à
imaginer de nouveaux emplois, etc... Le législateur contrebalance l'incitation à
la création en insistant sur la nécessité d'une coordination : coordination
verticale en cherchant à organiser des contrôles sur l'action, coordination
horizontale en tentant de pousser les différents acteurs à unir leurs efforts
autour de la personne âgée. Il revient sans cesse sur la rationalisation,
l'organisation, la mise en ordre de ces initiatives désordonnées et
foisonnantes.
La coordination, entendue comme réponse à l'éclatement, est une
coordination a posteriori. Elle souffre d'une grave limite : elle fait l'impasse
sur l'harmonisation des financements ; or c'est là qu'existe la plus grande
dispersion...
Ce développement empirique a eu des avantages : pas d'approches
rigides, souplesse de mise en oeuvre, démarches sur mesure, multiplication
d'expériences innovantes.
« Mais les secteurs ont pratiqué le pilotage à vue
et ont eu des difficultés à gérer la complexité et le paradoxe. Curieusement,
cet empirisme ne signifie pas que l'action vieillesse soit souple et facilement
adaptable. La souplesse caractérise les actions nouvelles mais peu les
anciennes. Les services d'aide ménagère ne sont guère différents de ce qu'il
étaient à l'origine. Autrement dit, l'innovation concerne plus la création que
l'évolution des structures en place » notent Bernadette Veysset-Puijalon et
Brigitte Bouquet.
5. Prônée par l'Etat, on aurait pu penser que la
coordination serait condamnée par la décentralisation. Il n'en a rien
été.
Quand la coordination est reprise sur le terrain, ce n'est pas à cause
de la nécessité « pensée » mais d'une nécessité « vécue » : en effet la
décentralisation substitue des logiques horizontales, de territoire, aux
logiques verticales et pose l'impératif, pour les acteurs, d'établir un autre
ordre.
Par dessus tout, la période ouverte par la décentralisation correspond
à une évolution sensible du contexte gérontologique : le temps s'achève où la
perception des besoins différents donnait lieu à la création de nouvelles
réponses : l'innovation se réoriente vers l'amélioration, l'évolution de
l'existant. Le problème de la dépendance des personnes âgées, la diversification
des services de maintien à domicile, la concurrence accrue entre services
gérontologiques (nouveaux acteurs du secteur privé commercial, création de
services substitutifs comme les services mandataires...), l'encombrement des
services de soins aigus de certains hôpitaux sont autant d'éléments propres à
décanter un consensus pour affirmer que la coordination devient un outil de
pilotage indispensable à l'évolution du secteur gérontologique :
6. Ce consensus comporte toutefois le risque de vider la
coordination de sa substance. Chacun peut être tenté de l'utiliser à ses propres
fins. Par conséquent, il importe de revenir sans cesse à la motivation d'origine
: l'amélioration de la vie quotidienne de la personne âgée, la valorisation de
l'échange instauré par la relation d'aide, la dynamique interpartenariale, une
logique qualitative et la recomposition de l'offre de service. La formalisation
d'un projet de coordination doit s'accompagner d'une certaine flexibilité pour
permettre l'évolution et l'adaptation des règles du jeu. D'où l'intérêt de
privilégier une coordination-processus à une
coordination-structure.
L'objectif d'un cadre de référence n'est pas destiné
à figer un modèle unique de coordination. Au contraire, il a pour but de
permettre aux professionnels volontaires pour développer des coordinations de
s'appuyer sur une pluralité de modèles-types de façon à leur permettre de gagner
du temps dans la formalisation de leur propre modèle.
La coordination doit
s'organiser à partir de la personne âgée et de ses besoins : elle est un relais
entre l'usager et le réseau.
La coordination n'a pas vocation à traiter tous
les problèmes : elle doit cibler précisément ses missions et s'y tenir ou
prévoir les conséquences des évolutions. Le rôle de la coordination consiste à
aider à résoudre les situations complexes ou urgentes dans une logique
d'intervention de proximité. Elle est un regroupement d'acteurs volontaires
(professionnels, élus, bénévoles...). Elle ne se décrète pas et nécessite une
légitimité pour le professionnel qui a la charge de l'animer, légitimité qui lui
vient de ses pairs, sur une base de confiance et de reconnaissance de ses
compétences.
*
* *
Les enjeux cruciaux du maintien à domicile de demain exigent un changement d'échelle, un effort national, un programme ambitieux une dynamique susceptibles d'entraîner les collectivités territoriales et les partenaires de terrain. Tel est bien le pari de la mise en place d'un réseau national de Comités locaux d'information et de coordination gérontologique (CLIC), annoncée le 21 mars 2000 par le Premier ministre, M. Lionel Jospin, à l'échéance de cinq ans : concrétiser enfin, avec quelques moyens pérennes, un objectif fixé par le PAP 15 à la fin des années 70.
ANNEXE IV
FICHE DE PRÉSENTATION (2) DES CENTRES LOCAUX
D'INFORMATION
ET DE COORDINATION - CLIC
Numéro de dossier :
IDENTIFICATION
1. Organisme de coordination :
2. Personne renseignant la
fiche de présentation :
3. Personne responsable de la coordination :
4. A quelle date a été créée la coordination à laquelle vous
participez ?
5. Avant cette date, existait-il déjà un lieu de rencontre
et d'échange sur les questions relatives à l'action gérontologique ? oui non
6. Sous quelle forme :
7. Quel est le statut juridique de la coordination à laquelle vous participez ?
1. Association loi 1901
2. Service intégré dans un CCAS
3. Service intégré dans un hôpital
4. Service intégré dans un SSIAD
5. Service intégré dans un EHPAD médicalisé
6. Service intégré dans un
organisme de développement local
7. Service intégré dans une caisse de
retraite, laquelle :
8. Autre
précisez :
8. Quel est le territoire d'intervention de la coordination ?
1. La commune ou la communauté de communes
2. L'agglomération
3. Quartier ou un regroupement de quartiers
4. Le canton
5. Autre
aire géographique, précisez :
INFORMATION
9. La coordination à laquelle vous participez
a-t-elle une mission d'information ?
oui non
10. Si oui, à qui s'adresse
cette information ?
1. Aux personnes âgées ?
2. Aux familles
?
3. Aux professionnels du sanitaire ?
du social ? de l'habitat ?
4. Aux décideurs ?
11. Sur quoi porte l'information ?
1.
Information administrative et assistance juridique (droits et démarches,
retraite/réversion, aides disponibles)
Informations sur les dispositifs :
3. Les services à caractère social ?
Informations « sociétales » :
4. Les services concernant l'habitat ?
Informations sur
l'adaptation du logement ?
oui non
- les prestataires compétents en
matière de diagnostic du logement
- les organismes financeurs de
l'adaptation du logement
- le montage de dossiers de
financements
- l'intervention des différents prestataires
- les
artisans compétents
- les équipements spécifiques ; ex : robinetterie,
sanitaire...
Informations sur l'offre de logements accessibles et adaptés
:
oui non
Informations sur les établissements existants :
oui non
12. Qui est chargé de capitaliser l'ensemble de l'information :
13. A partir de quoi ou de quels moyens l'information est-elle capitalisée ?
(ex : banque de données, formations, etc.) :
14. Qui est chargé de diffuser l'information ?
1. Un réseau
élargi de correspondants (secrétaires de mairie, bénévoles
d'associations...)
2. L'ensemble des professionnels travaillant auprès des personnes âgées (établissement, service à domicile, caisse de retraite...)
3. Certains professionnels désignés pour cette mission (travailleurs sociaux...)
4. Un professionnel de l'instance de coordination (le coordinateur, une personne chargée de l'information..)
15. Quels sont les supports de l'information ?
1. Guide
d'information sur l'offre de service
2. Service télématique
3. Plaquette d'information sur la coordination
4. Permanences d'accueil par un réseau de correspondants
5. Permanences d'accueil par les professionnels (travailleurs sociaux, coordinatrice...)
6. Réunions ou conférences publique
ÉVALUATION DES BESOINS DE LA PERSONNE
16. Une évaluation
médico-sociale et environnementale (logement) des situations individuelles
est-elle proposée systématiquement ?
oui non
17. Si non, quelles sont les
situations individuelles pour lesquelles une évaluation est effectuée ?
2. Professionnels de la santé :
3. Services d'aide à domicile
4. Services de soins à domicile
7. Professionnels de l'habitat :
8. Autres
précisez :
19. Existe-t-il des outils servant de support à l'évaluation des
situations individuelles (grilles de dépendance, entretien avec la personne...)
?
oui non
20. Lesquels ?
SITUATION D'URGENCE
21. Existe-il une prise en compte
spécifique des situations d'urgence ?
oui non
22. Laquelle ?
23. Quelles réponses sont apportées :
1. Les week-ends ?
2. En cas de demande de garde immédiate ?
ÉLABORATION D'UN PLAN D'AIDE
24. Un plan d'aide précisant la
nature des aides à mettre en place et la quantité d'aide (3 heures d'aide à
domicile par semaine, nécessité d'adapter le logement, par exemple...) est-il
élaboré pour chaque personne prise en charge dans le cadre de la coordination
?
Oui Non
25. Si non, quelles sont les situations pour lesquelles est
réalisé un plan d'aide ?
26. Quels sont les acteurs participant à
l'élaboration du plan d'aide ?
1. Professionnels de l'action sociale
(travailleurs sociaux)
2. Professionnels de la santé (médecins libéraux, infirmiers...)
3. Services d'aide à domicile
4. Services de soins à domicile
5. Médecin gériatre de l'hôpital
6. Structure d'hébergement pour personnes âgées
7. Professionnels de l'habitat (services techniques, services financiers, maîtres d'oeuvre, artisans)
8. Autres,
précisez :
27. Existe-t-il des outils servant de support à l'élaboration de
plans d'aide individuels (dossier formalisant le plan d'aide...) ?
Oui
Non
28. Lesquels ?
MISE EN OEUVRE DU PLAN D'AIDE
29. Suite à l'élaboration du plan
d'aide, qui se charge de la mise en place des aides ?
1. La personne
âgée
2. La famille
3. L'instance de coordination (le coordinateur ou un
autre professionnel de la coordination)
4. Un professionnel référent pour la
personne (son médecin, son assistante sociale..)
5. Autre, préciser :
30. Existe-t-il des outils particuliers pour la mise en oeuvre du
dispositif d'aide (fiche de liaison, fiche de synthèse destinée aux
intervenants...) ?
Oui Non
31. Lesquels ?
SUIVI DE LA SITUATION
32. Une réévaluation périodique des
situations individuelles est-elle faite pour ajuster les aides à l'évolution des
besoins de la personne ?
Oui Non
33. Comment s'effectue ce suivi ?
1. A
la demande de la personne âgée ou de sa famille
2. Périodiquement à l'initiative de la coordination (coordinatrice ou professionnel intervenant dans la coordination), précisez (une fois par mois...) :
3. A la demande des intervenants auprès de la personne (médecin,
travailleurs sociaux, service à domicile...)
FINANCEMENT DE LA
COORDINATION
34. Qui participe au financement de la coordination ?
1. Conseil général
2. Caisses de retraite
3. Organismes
de protection sociale
4. Collectivités territoriales
5. Centre
hospitalier
6. Caisse régionale d'assurance maladie
7. Autres,
préciser :
35. L'accès de l'usager à l'information qui le concerne est-il
gratuit ?
Oui Non
36. Dans quels cas ?
ACTIVITÉ DE LA COORDINATION
37. Durant les cinq dernières
années, quelle a été l'activité de la coordination ?
1992 | 1993 | 1994 | 1995 | 1996 | |
---|---|---|---|---|---|
Nombre de dossiers traités par an | |||||
Nombre de dossiers pour lesquels : Un plan d'aide a été élaboré |
|||||
Un plan d'aide au logement a été élaboré | |||||
Nombre de nouveaux dossiers pris en charge chaque année |
Si oui lesquels ?
Nous vous remercions d'avoir répondu à ce questionnaire.
(1)
Sources :
- la coordination gérontologique : démarche d'hier, enjeu pour
demain sous la direction de B. Veysset-Puijalon et Marie Jo Guisset
- Fondation de France.
- réflexion sur quelques expériences de
coordination gérontologique - Dominique Argoud - Cleirppa.
(2)
Cette fiche est tirée de l'enquête « Etude sur les coordinations gérontologiques
» réalisée par le Centre pluridisciplinaire de gérontologie à la demande de la
Fondation de France.