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Midi Libre nous apprend le 12 avril 2005 que le maire a recruté un directeur de cabinet.

Selon les propres termes de ce nouveau janissaire, "il a pour rôle d'être au service des élus pour les aider au quotidien et à l'écoute des souhaits de la population pour faire remonter l'information."

Un écran de plus - un cran de plus:

Le maire de Bagnols sur Cèze, René Cret, dont les aptitudes relationnelles sont perfectibles, met en place un nouvel écran entre lui et ses administrés, d'une part, et les conseillers municipaux, d'autre part.

Nous n'avons pas d'avis particulier à formuler pour ce qui concerne les relations du maire avec ses copains du conseil municipal. C'est leur problème.

En revanche, nous sommes très perplexes pour ce qui concerne l'amélioration des relations des associations de quartiers avec le maire. Lorsqu'un maire est réellement disponible pour son mandat, il n'a pas besoin d'un directeur de cabinet compte tenu de la taille de la commune: moins de 20.000 habitants.

Nous accepterions plus facilement de nous adresser au maire via son directeur de cabinet si la gestion du maire était tout autre.

Des conditions d'une saine gestion communale.

Nous ne traiterons pas ici de la gestion financière de la cité mais de sa gestion politique, de l'animation de la commune.

Quelles sont donc ces conditions que nous souhaiterions remplies pour que nous acceptions un directeur de cabinet comme interlocuteur?

Comme responsables d'une association de quartier, pour que nous acceptions de nous adresser au maire par l'intermédiaire de son directeur de cabinet, il faudrait que quelques conditions soient remplies, parmi lesquelles:

1) Connaître la politique et les objectifs du maire dans un certain nombre de domaines, notamment l'urbanisme;

2) Connaître les moyens disponibles pour atteindre ces objectifs

3) 2 réunions par an pour être informés de la marche de l'activité et des réalisations municipales;

4) La transmission des comptes-rendus des séances des conseils municipaux et des réunions des commissions municipales.

1) La politique et les objectifs du maire:

Certes, la situation du Gard rhodanien n'est pas stable et, de ce fait, les objectifs que la municipalité souhaite atteindre sont soumis à des aléas d'ordres divers: crise de la viticulture, fermetures d'usines importantes, etc....

Mais n'est-on pas candidat à une élection municipale parce qu'on a des ambitions, une politique et des objectifs pour sa commune? Or, on constate un brouillard certain sur la politique de Cret, s'il en a une, et, par suite, on perçoit mal ses objectifs.

Du fait de cette opacité, toute opération, toute décision peut devenir suspecte ou ne pas être comprise.

Faire connaître sa politique, ses objectifs est pour le maire une impérieuse nécessité et, pour notre association, un préalable à toute relation de confiance.

Nous souhaitons donc des relations directes avec le maire non pas parce que nous avons des choses à lui dire mais bien parce qu'il doit s'exprimer directement sur sa politique, ses objectifs.

Ainsi, par exemple, quelle est sa politique et ses objectifs en matière de sécurité des biens et des personnes par rapport aux inondations?

2) Les moyens disponibles pour atteindre ces objectifs:

Une chose est de connaître la politique et les objectifs d'une municipalité. Il faut ensuite que les moyens suivent.

Le budget de la commune doit donc être présenté aux associations de quartiers. Elles doivent émettre un avis à communiquer à tous les membres du conseil municipal.

Dans ce domaine également, nous n'avons pas à être informés par un intermédiaire, fût-il le directeur de cabinet du maire. Nous voulons avoir affaire avec le 1° responsable, le maire. Est-ce une mission impossible pour le maire d'une ville de 20.000 habitants?

3) Un rythme de 2 réunions par an entre le maire et les associations de quartiers:

Deux réunions par an avec 6 associations de quartiers, est-ce trop?

Sachant qu'une 1/2 journée maximum peut être consacrée à chaque réunion, cela représente 6 jours par an à rentrer réellement en contact avec la population. Six jours par an pour 200 jours d'activité représente 3% du temps.

Or, au lieu de se consacrer à sa population, Cret a d'abord utilisé un de ses conseillers, Ch. Dacheux, pour assurer les relations avec la population. Maintenant, il s'agit d'un directeur de cabinet. Non, vraiment, Cret ne fait pas ou ne sait pas ce qu'il faut faire.

4) Jouer la transparence:

Toute l'action municipale se réfléchit, en principe, dans les diverses commissions municipales et est approuvée en Conseil Municipal.

Les associations de quartiers ont donc la responsabilité de prendre connaissance des réflexions et des décisions prises par la municipalité.

Or, une chose est de demander communication de ces décisions autre chose est d'en être les destinataires. Dans le premier cas, nous sommes demandeurs; dans le deuxième cas, les responsables politiques jouent le jeu de la transparence.

Dans ce domaine, le directeur de cabinet a éventuellement un rôle à jouer pour éclaircir tel ou tel détail de ces documents. Il ne peut être celui à qui on demande de se justifier pour telle ou telle décision.

Conclusion:

Le directeur de cabinet du maire de Bagnols sur Cèze peut être l'interlocuteur des administrés qui souhaitent le rencontrer à titre individuel.

Il ne peut être question pour des responsables associatifs d'accepter cet intermédiaire. Le maire doit assumer cette partie de son mandat.

René Cret doit savoir s'il veut continuer à jouer sur le même registre que lors de son mandat de 1989-1995.

Pour l'heure, il rejoue ce mauvais scénario.